Noël c'est cool. On se paie plein de
jolis jouets tout nouveaux... Puis vient le moment de les utiliser et
comme les fêtes sont finies, la réalité nous met une grosse baffe
dans la tête et nous rappelle que, décidément on manque de
temps... Récemment, j'ai été victime de ce syndrome. Une fringale
dépensière dans une période de carence ludique totale.
Le travail, la famille (la patrie ?) et
surtout la neige qui tombe sans discontinuer sur l'Ohio où je vis
ont eu raison de la motivation de mon groupe de jeu. Du coup, c'est
la diète. Pendant un moment, j'ai réussi à compenser par une soif
de modélisme, je me suis lancé dans ma nouvelle armée pour
Warmachine, Cygnar, à corps perdu, j'ai monté 200 figurines en 10
jours, grâce à ma méthode éprouvée : "Si la superglue ne
tient pas, c'est que tu n'as pas mis assez de superglue !"
Le cimentage c'est un métier, un art,
une passion. Et l'on ne cimente pas du 28mm à la légère. La
figurine doit conserver ses détails mais doit être indestructible.
Mais ce n'est pas le sujet de ce blog (sauf si cela vous intéresse,
alors, je vous révélerai avec moultes photos et force détails
comment tuer un tube de colle sur un warcaster épique, cette vicieuse
petite bête) qui a vocation aujourd'hui à vous parler de la
relation intime entre notre porte-monnaie et notre temps libre.
Car oui, moins on joue et plus on a
envie d'acheter.
AVERTISSEMENT : Cette théorie n'est
pas nouvelle, je pense même, malgré toute ma suffisance et la haute
estime dans laquelle je me tiens, qu'elle n'est pas de moi. Mais je
me l'approprie volontiers. De plus elle connaît une exception
notoire : Rafpark, ce kubenbiste améritrashien qui claque le PIB de
l'Ethiopie dans des jeux tous plus médiocres les uns que les autres
(bisous) mais a le mérite de jouer, souvent aux même jeux, les
trois bons qu'il a dans sa ludothèque.
Jouer aux jeux de plateaux, au sens
large qui regroupe plateau, figurines et JdR papier, est un "hobby",
un passe-temps. Et en effet, le premier effet (parfois défaut) d'un
jeu c'est bien de manger du temps. Ce temps est consacré à la
construction puis l'exploitation de listes d'armées avec les potes,
à l'élaboration puis l'utilisation d'un scénario pour un jeu de
rôle. La mise en place d'un jeu de plateau FFG avant de faire une
partie de 3 jours de Twilight Impérium (ou les rouges gagnent dès
qu'ils ont deux stations spatiales, quoique vous fassiez)...
Arrêter de jouer c'est se donner du
temps de cerveau disponible. Et comme l'a parfaitement analysé TF1,
si c'est bon pour eux, c'est forcément mauvais pour vous.
La compensation de ce manque d'activité
cérébrale alternative se fait par des achats d'impulsions ou la
validation d'achats désirés mais hésitants qui se retrouvent
validés même si au fond, on sait très bien que ce n'était pas une
si bonne idée (sinon, on l'aurait acheté avant).
Le moteur de cette validation est :
- La nostalgie : je me suis amusé avec Bob, Michou et Rantanplan à jouer à ce jeu, il me le faut.
- L'anticipation excessive parfois : la prochaine fois que je vois mes potes, ceux qui ont un emploi du temps de ministres comme moi et que je vois une fois par an par accident dans le métro, on jouera à ce jeu.
- Le désir de complétion : J'ai déjà le livre de règles et le livre du meneur de jeu que j'ai à peine lu, autant prendre toutes les campagnes que je ne jouerai jamais.
Comme je l'ai dit j'ai récemment
failli craquer (et je me réserve le droit de le faire) pour divers
jeux, y compris des bouses notoires sur lesquelles j'ai craché avec
plaisir dans d'autres blogs, pour les 3 motifs sus-mentionnés.
Par nostalgie, j'ai failli prendre
Heroquest et toute une floppée de Dungeon Crawlers Old School, comme
Space Hulk, Hybrid et consorts... Ce qui m'a sauvé est le flou
juridique d'Heroquest (qui a été relancé sur une plateforme
espagnole de financement participatif et qui semble marcher), le fait
que trouver une boîte d'Hybrid est compliqué hors discounters
malades sur les salons US (je me réserve donc le droit de craquer
quand même cet été lors d'Origins ou GenCon, si j'arrive à
trouver assez de figurines plastiques de Confrontation) et le cadeau
fait par un ami du jeu vidéo Space Hulk (qui m'a permis de me
souvenir que c'est rigolo mais c'est quand même le jeu le plus
déséquilibré de la terre).
Par anticipation excessive, j'ai failli
craquer pour des jeux comme Wild West Exodus, hors Kickstarter que
j'ai raté, hein, on s'en souvient, Judge Dredd Miniature Game et RPG
par la même occasion, Empire of the Dead, qui hors KS est très cher
pour une qualité... moindre. Mais j'ai aussi failli craquer pour des
jeux plus étonnants, et là je vois déjà certains pouffer au fond
de la classe, comme Super Dungeons Explore (qui combote avec la
nostalgie du dungeon crawling) et même Magic... C'est d'ailleurs à
ce moment décisif que je me suis rendu compte qu'il fallait que je
me remette à jouer sérieusement à mon jeu favori, d'une façon ou
d'une autre.
Par désir de complétion, je prends
des livres du Monde des Ténèbres, dont j'utilise une page par-ci,
par-là dans le cadre d'une campagne de "Hunter, the Vigil"
par correspondance.
Comment se soigner ? Simple, Will
Wheaton, le présentateur du show Tabletop sur Youtube le dit à
chaque fin d'émission : "Play More Games". Ce n'est pas
qu'une question de quantité, mais surtout une question de discipline
et de retrouver le plaisir là où il se trouve.
L'achat n'est pas un plaisir en soi,
c'est un moyen de parvenir à la satisfaction. Je ne suis pas heureux
de dépenser de l'argent, je suis heureux de le dépenser en pensant
aux parties que je vais pouvoir jouer, en famille, entre amis, avec
de stricts inconnus.
J'ai donc repris les pinceaux. Et je
pense que j'aurais quelque chose à montrer avant la fin de l'hiver.
Je me suis aussi fixé un but : 2 listes en 50 points avec le moins
de doublons possibles avant le 10 mai 2014, date d'un tournoi local
dans le cadre du Championnat d'Ohio (dans lequel je suis très mal
classé pour le moment, faute de participation). J'espère
secrètement avoir encore plus de choses peintes pour les tournois
des conventions de cet été.
J'ai aussi décidé de développer la
ludothèque familiale avec des jeux simples et à haute rejouabilité,
comme Carcassonne (qui tente ma femme depuis qu'elle y a joué sur
mon iPad) et Ticket to Ride (dont une boîte anniversaire magnifique
devrait sortir bientôt).
La prochaine fois, je vous parlerai de
l'insulte comme vecteur de vente. Ou pas.
Et vous, quel projet ludique pour ce
début d'année ? Vous en donnez-vous les moyens ?
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