mardi 22 octobre 2013

Faut-il avoir peur du défaut de paiement ? Dix arguments qui vous permettront de briller en société.


En ces temps de crise économique et politique (comme en Belgique, mais pas que), la question du budget, des dettes et de qui va payer quoi (la classe moyenne, ça, c’est une question facile) se pose de façon d’autant plus marquante qu’en dehors des médias, tout le monde s’en branle.

Aussi quand arrive dans votre garçonnière le troisième débat entre Leïla et Kim, les deux playmates blondes qui picolent depuis 3 heures, vous souhaitez pouvoir faire étalage de votre culture afin de vaincre les dernières réticences (elles ne savent pas l’écrire) que ces créatures pourraient avoir.

Gloire à moi, puisque je vais vous offrir, comme ça, gratuitement, dix réponses types à leur proposer.

Ca n'a rien à voir avec l'article, mais ça fait quand même plaisir.

1-« Les politiciens, ce sont tous de beaux salauds. »

Classique, efficace, un brin simpliste peut-être, mais qui peut résister aux charmes de taper sur des mecs qui n’ont aucune compétences en économie et à qui l’on demande de résoudre un problème majeur, mais seulement pour les 15 prochains jours, après on change de politique.


2-« Sinon, il me reste des bières.»

Oui, vous bottez en touche, et pourtant, vous proposez en même temps une alternative tellement plus attrayant qu’une énième conversation sur la branlette d’échydnée que vous pouvez passer pour un mec brillant. Bonux, les filles seront d’autant plus ivres. (Si vous ne buvez pas de la Bud Light)


3-« Je pense que c’est un problème que l’on ne peut régler qu’avec une vue d’ensemble, et sur le long terme. »

A l’instar de la plupart des problèmes, celui-ci demande un peu de discernement, et pas mal de temps. Vous pouvez donc faire de même avec le débat en reportant sa résolution, comme la dette publique, à l’année prochaine.


4-« Je trouve dingue que le Royaume-Uni bloque le porno. »

On détourne discrètement l’attention vers un problème sexuel, ce qui est bien, ou l’on est obligé d’être contre (sinon on est un facho coincé), ce qui est mieux, et tout en se foutant de la gueule des anglais, ce qui permet à cette phrase de marcher dans tous les pays (Y compris au Royaume-Uni).


5-« Ca me rend dingue de payer pour que la NSA me surveille. Snowden est un héros. »

Bien aussi, renvoyez la balle sur un sujet brûlant (enfin, tiède maintenant) de l’actualité. Il y a bien entendu un risque si vous êtes dans une Tea-party, ou si vous confondez Edward Snowden, qui a dévoilé l’info, et Anders Breivik, qui lui a tué 50 personnes en norvèges, mais bon, il faut savoir vivre dangereusement.

 
6-« Je ne pense pas que le gouvernement devrait payer la dette. »

Hop, niez la réalité économique. A votre échelle, la dette n’a aucune importance (du moins pendant 24h), ne pas la rembourser, c’est pas grave, de toute manière il suffira de ressortir la planche à billet. T’façon Goldman Sachs rachètera votre pays pour un prix tout à fait correct, donc je ne vois pas ce qu’il peut se passer.


7-« Le problème, c’est notre monnaie. »

Une bonne tactique pour repérer tranquillou les sympathisants FN qui rêvent encore d’un retour au franc. (Souvenez-vous, les sympathisants FN sont de mauvais coups, voir billet précédent) En sus le $ Zimbabwéen se porte fort bien depuis sa dernière dévaluation, donc on pourrait faire pareil avec l’euro, non ?


8-« J’ai couché avec ma cousine, deux fois. »

Je le concède, celle-ci est de moins en moins bien tolérée dans certains milieux. Autant elle passera très bien en Mayenne ou dans le Nord, autant les zones de Paris ou Lyon risquent de moins apprécier cette confession. Dans le meilleur des cas, tout le monde oublie le sujet initial et commence à raconter ses expériences sexuelles dans le cadre familial, dans le pire, ce sera toujours l’occasion de remettre le couvert.

Le rap aussi à des problèmes d'argent. Qui va ramasser ce merdier?


9-« T’as sorti le chien ? »

Une belle méthode, parfaite en tout point, sauf si vous n’avez pas de chien, auquel cas, on risque de voir que vous tentez d’esquiver le sujet et revenir du coup avec encore plus d’ardeur. Procédez donc en milieu sécurisé.


10-« Je pense que … »

Le reste a échoué (ou vous n’avez pas eu le courage de révéler votre passif sexuel à Marie-Ange, votre épouse), vous pouvez toujours y aller, argumenter, si possible en ayant une bonne connaissance du sujet et de ses limites. Votre exposé de 20 minutes sur les faiblesses économiques de la balance commerciale de votre état devrait décourager à tout jamais les gens de votre entourage de vous relancer sur le moindre débat. Dégoutez les à jamais par votre culture, votre suffisance, et vos phrases sans virgules, et quand ils auront bien, bien plein le cul, osez un « Raymond Barre l’avait annoncé de toute manière, c’est dans son autobiographie. » Vous êtes officiellement catégorisé comme un tueur psychopathe, et les gens trembleront désormais à la simple idée de vous demander le sel. Bref, vous allez être peinard.



Voila, c’est la fin de ce billet, j’espère qu’il vous a plu, on se retrouve le mois prochain pour notre sujet sur « Les canards sont-ils allergiques aux noix, et si oui, par quelle orifice. »

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